Charges des entreprises et répartition de leur produit : L'approche de la gauche moderne
On ne peut tout à la fois s'alarmer des risques de délocalisations et s'insurger contre l'abaissement des charges sociales qui pénalisent la compétitivité des entreprises françaises.
Une politique cohérente de progrès social fondée sur la croissance économique repose nécessairement sur une modération des charges des entreprises, qui doivent être évidemment distinguées de leurs patrons ou actionnaires. La croissance et l'emploi résulteront de l'essor d'entreprises plus performantes, dont les profits doivent être plus équitablement répartis entre tous leurs acteurs.
Extravagance des salaires de certains dirigeants, stock options abusifs, culture aveugle de la seule augmentation des dividendes, doivent céder la place à un partage juste et rationnel des revenus de l'entreprise, permettant le relèvement régulier des salaires de l'entreprise profitable. La réforme fiscale, fondée sur la réhabilitation de la progressivité dans la taxation des revenus et de la fortune privés, doit ensuite assurer, avec une meilleure justice, les moyens du financement de la protection sociale.
Une gauche encore archaïque cède trop aisément au réflexe de la condamnation de tout « cadeau » qui serait fait aux entreprises, là où il est impératif de soutenir leur activité. La revendication légitime d'un relèvement du pouvoir d'achat des salariés sera plus pertinente si elle trouve l'appui de résultats d'entreprises améliorés par l'allègement des charges autres que salariales liées à l'emploi. La critique de la politique conduite par l'actuelle majorité sera plus décisive si elle en vise le travers essentiel, qui tient à l'injustice présidant à la distribution des fruits de l'oeuvre commune.
L'entrée de la gauche française dans la modernité passe par une complète acceptation d'une économie fondée sur l'entreprise, préalable indispensable à une politique sociale qui doit reposer sur une juste répartition des produits économiques, non sur des entraves mises à leur réalisation.
Contribution de la Fédération des Radicaux de Gauche des Landes
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