Refus de légèreté, exigence d’exister et de chercher à comprendre ?
J’entends couramment qu’il serait nécessaire de s’éloigner de la réalité et d’oublier nos problèmes, nos difficultés et les complications de l’existence pour vivre mieux. Je constate également cette complaisance dans la fuite de la réalité qui va jusqu’au déni de raison.
Conséquence de l’âge avec cette conscience que le temps qui passe ne fait que raccourcir celui de la vie, je suis dans la démarche opposée au rejet de la réalité même si elle est inquiétante, peu rassurante et vraiment pas réjouissante. Les situations qui « m’imposent » la jouissance dans le futile, l’inutile, dans les discours qui fuient les vérités dérangeantes m’ennuient terriblement. Je n’aime pas perdre mon temps dans ces moments de complaisance avec celles et ceux qui souhaitent surtout tout oublier de qui pourrait les déranger.
J’ai conscience d’avoir perdu trop de temps, de m’être trop souvent laissé aller à la frivolité facile, au superficiel. J’ai soif d’apprendre, de comprendre. Je suis curieux de découvertes. Je cherche les échanges intéressants, j’abhorre les dialogues, les discours rabâchés, les conversations de souvenirs remis sur le tapis, la nostalgie des retours sur le passé.
Mon refuge de salut est la lecture. Mes meilleurs amis sont les auteurs qui enrichissent ma pensée en me nourrissant des leurs. Lire c’est vivre. Une vie sans lecture n’est qu’une vie spirituellement autiste. C’est l’œuvre écrite qui forge la conscience et qui justifie l’existence. Je pense, donc je suis. Je pense mieux parce que je lis. Je suis, j’existe parce que je lis.
Mes plus beaux voyages, je les ai faits sur les pages d’aventures, de découvertes et de souvenirs de Pierre Loti, de Victor Hugo, de Jules Vernes, de Thomas Mann ou de Stefan Zweig et de tant d’autres. Je les ai souvent refaits plus richement, intellectuellement et sentimentalement, quand j’étais moi-même allé là où ils étaient allés, ou là où ils avaient fait vivre les personnages de leurs romans. Je vis mon présent avec ces personnages disparus mais bien présents dans ces paysages.
Je m’évade à travers un livre pour me transporter dans le passé, pour explorer le présent ou pour méditer sur ce "au-delà" qui est notre avenir commun de mortels. Je ne cherche pas ces réponses qui n’existent pas. Je souhaite comprendre jusqu’où elles peuvent être approchées et comment elles l’ont été par d’autres qui s’y sont intéressés.
Les lectures sont les plus belles des aventures !
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