Stefan Zweig, tous les amoureux de lecture connaissent l' écrivain, ses œuvres, sa vie. C’est l’un de mes auteurs préférés dont j’ai lu tous les écrits : romans, nouvelles, biographies et journaux. Personnages tourmentés, sentiments refoulés, souffrances dissimulées, poids d’une histoire qui persécute l’esprit et l’individu, recherche de ce qu’il y a de plus profond en l’homme et dans son vécu, Stefan Zweig explore et exprime l’intériorité avec une subtilité et une sensibilité très poussées. Sa propre histoire, ses angoisses, sa condition humaine sont toujours présentes dans ses écrits.
Stefanie Zweig, j’ai découvert ses œuvres récemment. Plongée dès son enfance dans le drame de l’Allemagne et de la politique antisémite et exterminatrice des nazis, ses parents partent au Kenya. C’est là qu’elle vivra ses toutes jeunes années avant le retour au pays détruit et ruiné par les années de guerre. Dans un style moins fouillé que Stefan Zweig, plus factuel qu’émotionnel bien que sentimental et sensible également, Stefanie Zweig nous conte sa jeunesse dérangée, bousculée par la guerre qui touchera sa famille jusqu’en Afrique, et ses rapports intimes avec ce continent et ses populations. Deux œuvres sont particulièrement importantes : « Une jeunesse africaine » et sa suite « une jeunesse allemande ». Un troisième roman me semble indispensable à lire auparavant : «une famille allemande ». « Une Jeunesse africaine » est un best-seller dont a été tiré le film à succès «Nowhere in Africa ».
De Stefan Zweig à Stefanie Zweig il n’y a qu'un petit déplacement de la main pour passer de l’un à l’autre dans l’étagère du libraire. Geste que j’ai fait pour lire avec grand plaisir cet auteur que je ne connaissais pas. Il n’y a pas de liens de parenté entre Stefan et Stefanie Zweig qui avait quatre ans quand le premier mourut au Brésil : suicide de désespoir en l’humanité, d'une détresse trop déchirante liée à l’histoire de son pays et aux exils successifs qui l’en éloignèrent toujours plus. Trois ans plus tard le soleil brillait à nouveau, les nuages lourds de l’intolérance et du totalitarisme nationaliste avaient été chassés.
Notre histoire présente nous ramène à cette époque cauchemardesque, aux millions de victimes du racisme, de l'antisémitisme, de la xénophobie, de la dictature de l’intolérance, de l’ambition et de la folie. Tout est arrivé démocratiquement par le choix d’un peuple perdu au cœur de la crise existante, et désespéré, qui s’est réfugié dans les bras du diable pour un paradis promis qui le mena en enfer.
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