C’est la litanie courante que l’on entendait et force était de constater que la fin de l’année 2011 et le mois de janvier 2012 semblaient confirmer.
On se serait cru au printemps, la nature aussi. Les rosiers fleurissaient, les anémones, les mimosas aussi. Les grues commençaient leur retour vers le nord alors qu’elles n’étaient descendues vers le sud que peu de temps avant. Et tout à changer les derniers jours de janvier. Le froid est arrivé avec la neige. Gelées les fleurs, les légumes du potager. Finis les chants joyeux des oiseaux et précipité le retour vers le sud pour les grues ! Le froid est là, bien installé, qui bloque les travaux de chantiers en plein-air et qui fait monter la consommation d’énergie à la limite de la rupture de fourniture augmentant la facture de chauffage. De nouvelles chutes de neige sont annoncées. Des experts prédisent une période de froid intense longue qui peut se prolonger comme en 1954, comme en 1956. J’étais petit enfant mais je me souviens du sol gelé en profondeur, la terre dure comme du béton. Dans notre logement seule une cuisinière à charbon diffusait sa chaleur appréciée comme jamais. C’est près d’elle que je m’installais pour lire, pour écouter la radio, alors qu’à l’extérieur la vie semblait s’être figée. La France était immobilisée par un froid intense. Malgré des conséquences dommageables ce ne furent que des hivers durs comme il y en avait chaque décennie.
Aujourd’hui les conséquences d’un froid aussi dur et long seraient vécues comme une catastrophe qui s’ajouterait à la crise économique pour l’amplifier. Certaines entreprises pourraient suspendre leurs activités plusieurs semaines. Dans le secteur du bâtiment, dans ceux du maraîchage, de l’agriculture … Les prix des légumes, des fruits s’envoleraient à cause du gel et la production d’énergie serait certainement insuffisante pour fournir l’électricité afin d’assurer la demande pour le chauffage. Notre société s’est habituée à ne pas rencontrer des obstacles aussi naturels qu’une période d’hiver très froide. On a constaté récemment qu’elle n’est pas mieux armée pour faire face à une canicule de plusieurs jours consécutifs.
Certainement sommes-nous trop confiants en nos capacités d’affronter des phénomènes naturels et oublions-nous que cette nature a des caprices qui sont des événements de circonstances que nous pouvons certainement prévoir mais peut-être pas en mesurer l’ampleur, et surtout ne pas éviter malgré les progrès fait dans tous les domaines. La nature est toujours plus forte que l’homme, et c’est sûrement rassurant malgré les ennuis qu’elle nous cause!
J’entends déjà des plaintes à l’encontre de l’état, des collectivités locales, des politiques de tous bords qui ne seraient même pas capables d’assurer la circulation en tous lieux face aux défis de la neige, du verglas, ou la fourniture d’électricité malgré les câbles rompus par le froid et le poids du gel. Les mêmes qui veulent de la neige sur les pistes de ski mais pas sur les routes et du soleil en été mais pas de pluie, des départs et des retours de congés sans embouteillages mais qui partent à la même époque. Ceux-là n’ont que des reproches à faire sans réaliser que notre planète est vivante malgré les outrages qu’on lui fait et qu’elle nous réserve des surprises, des épreuves, des drames que nous devrions comprendre, que nous devrons affronter.
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