Ce jour d’anniversaire de l’Armistice, de souvenir, et de commémoration des victimes des combats de la première guerre mondiale, nous renouvelle encore que ces soldats sont morts pour notre pays, pour nos libertés. Mes soixante années passées me permettent d’avoir des connaissances de cette guerre. Mes grands-parents en furent, d’autres de ma famille, des voisins, des connaissances aussi. J’ai entendu leurs témoignages, les récits de ce qu’ils avaient vécus. Entre 1914 et 1918 la France a engagé huit millions cinq cent mille combattants. 1,300 millions sont morts, Une moyenne de 900 par jour. Beaucoup d’autres sont morts ensuite de leurs blessures, ou des conséquences des gazages comme mon grand-père maternel. Ceux-là n’ont pas leurs noms gravés dans la pierre des monuments communaux. 3 millions furent blessés, 600 000 en sortirent invalides.
Je pense à Louis Berthomier, frère aîné de ma grand-mère maternelle. A l’âge de vingt et un ans, dès le premier affrontement de cette "grande guerre", le 14 Août 1914, il périt sur le champ de bataille à Juvrecourt près de Luneville en Meurthe-et-Moselle[1] .
Après la défaite de 1870, Luneville, Morhange, c’était la frontière. L’Allemagne avait annexé l’Alsace et la Lorraine. Soldat du 156ème R.I., Louis Berthomier fut avec son régiment de la première offensive française de cette bataille appelée Bataille de Lorraine, avec la 2ème armée du général De Castelnau qui se dirigeait vers Morhange. Les français y étaient attendus par les VIéme et VIIéme armées allemandes réunies sous le commandement du Kronprinz Rupprecht. Le Kronprinz doit engager le combat avec les forces françaises pour les fixer au centre, pendant que l'aile droite de l'armée allemande, dans le cadre du plan Schlieffen encercle ses adversaires. Les troupes allemandes qui ont une doctrine d'emploi des mitrailleuses beaucoup plus efficace que celle de l'adversaire, infligent de lourdes pertes à l'infanterie française. Celle-ci encore vêtue d'uniformes datant du XIXe siècle avec des capotes bleues et des pantalons rouges, pratique la tactique d'« offensive à outrance en vogue depuis le début du siècle et construite sur des charges en rangs serrés dès que le contact est établi avec l'ennemi. Après quelques succès initiaux qui permettent aux deux armées françaises de pénétrer d'une vingtaine de kilomètres à l'intérieur du territoire allemand, l'offensive française s'arrête[2].
Ce furent les circonstances du décès de Louis-François Berthomier qui eut ce malheur de tomber sous le feu de l’ennemi le premier jour au premier combat de cette guerre et peut-être la "chance"de ne pas connaître la même fin après des années passées dans cet enfer. Il fut le premier mort de la commune de Lathus (86390) où son nom est gravé sur le monument des héros de la patrie.- Louis Berthomier -, connu sous son prénom usuel de François pour mieux le distinguer de son père dont le prénom était aussi Louis. Comme les autres victime de ce premier affrontement avec les soldats ennemis, il fut enterré dans le cimetière de Juvrecourt. Sa dépouille fut ensuite tranférée au Cimetière militaire de Courbesseaux (arrdt de Luneville) le 21 Avril 1920 (tombe N° 290 Section B).
A toi grand-oncle que je n’ai jamais connu, à vous tous chers combattants disparus, je dis que nous ne vous oublions pas, que souvent nous pensons à vous. Vos vies sacrifiées doivent faire l’objet de grande reconnaissance en ce jour officiel de souvenir, et de combat quotidien pour préserver ces acquis que vous avez chèrement défendus: Les idéaux Républicains de Liberté, d’Egalité, de Fraternité, de Paix, de Solidarité.
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[1] Informations relevées et transmises par Mr le Maire de la Commune de Lathus (Pierre Compain).
[2] Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr) Source : Article Bataille de Morhange (1914) de Wikipédia en français (http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Morhange_(1914)).
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