Au-delà du cas très médiatisé d’un personnage connu qui a choisi de faire du buzz en choisissant l’exil pour échapper aux conditions fiscales de notre pays, et du bruit retentissant que sa décision entraîne par des articles, des commentaires, des réactions diverses, il faut se pencher sur les réalités aberrantes de notre régime fiscal.
N’y a-t-il pas profonde injustice à demander aux uns de contribuer à l’impôt à hauteur de 75% de ses gains alors qu’on donne à d’autres qui eux ne contribuent à rien? Pourquoi devrait-on considérer qu’une richesse acquise loyalement par le travail, par la créativité, par l’économie est anormale et doit faire l’objet d’un « pillage » de la part de l’état?
C’est notre système fiscal qui doit être revu de fond en comble. Le souci de justice par la solidarité imposée avancée par le pouvoir pour donner aux démunis, aux exclus de notre société quelques ressources pour vivre est louable. Il est cependant injuste. Pourquoi celui qui fait des efforts, celui qui travaille courageusement, qui crée une entreprise, qui crée des richesses doit-il subir un traitement fiscal qui le prive de ressources justement acquises. L’impôt doit être mesuré, les classes moyennes ne supporteront pas de voir leurs acquis prélevés à une hauteur injuste et de voir leur qualité de vie se réduire. Les classes moyennes ne peuvent pas s’exiler, elles n’en ont pas les moyens, elles sont condamnées à subir une injustice qu’elles rejetteront sans vergogne dans les urnes. L’histoire montre que l’abus fiscal a fait tomber bien des pouvoirs, par des révolutions d’abord, lors des élections ensuite.
Il y a des mesures d’urgence à prendre qui touchent l’économie, la finance, le travail. Plutôt que de procéder à un racket fiscal, il serait bien d’établir une échelle qui assurerait déjà une justice, une équité et une morale en matière de rémunérations et de salaires. L’économie de marché doit être encadrée par des règles qui établissent des limites pour éviter des excès, des différences de traitements et de considérations qui creusent des inégalités. Comment accepter qu’un employé, qu’un ouvrier un ingénieur, gagne des centaines, voire des milliers de fois moins qu’un artiste, qu’un sportif, qu’un grand patron. Une échelle allant du SMIC à 25 fois le SMIC, une « normalisation » à ce niveau associée à une politique fiscale établie avec une échelle d’application également proportionnelle est souhaitable et serait acceptable. Les salaires, les gains étant normalisés, moralisés, l’impôt pourrait l’être également. À cela il faudrait ajouter un contrôle de la spéculation et une imposition directe sur ses gains dès leur prise. La spéculation, au-delà du placement qui rapporte ce que l’inflation peut faire perdre, n’étant qu’un jeu à risque que le « monde du travail » n’a pas à subir; il n’a pas à en souffrir et doit en être protégé.
De même l’impôt sur la fortune devrait disparaître. Dans une société où les gains seraient justement encadrés les fortunes acquises seraient justifiées et n’auraient pas à faire l’objet d’une sanction par un deuxième prélèvement.
Il n’y a aucune raison de combattre la richesse et de chasser les riches, c’est la misère, la pauvreté qu’il faut abolir en développant l’entreprise, en offrant de l’oxygène pour la création d’emploi, en allant vers une société solidariste qui respecte ses citoyens avec l’établissement de règles justes pour tous et en chassant des esprits et des pratiques les acquisitions et le confort pour les uns au détriment de celles, de celui des autres. La société parfaite est une utopie que l’histoire, que la nature humaine se chargent de présenter comme impossible à atteindre. Elle doit cependant être l’orientation, l’approche recherchée, celle d’une civilisation humaine qui pourrait vraiment être qualifiée d’évoluée. Le bonheur des uns ne peut et ne doit pas se construire sur le malheur des autres.
Une autre société est possible, c’est à celle-ci qu’il faut s’atteler en priorité. Les sujets sociétaux annexes, certes importants, ne devant être traités que par la suite. Ce sont les fondamentaux de la société, ce qui est essentiel pour l’existence, pour la nation, qui doit d’abord faire l’objet de toutes les attentions. Voilà ce que j’attends du pouvoir en place, du Président de la République et de son Gouvernement. Voilà ce qu’attendent les françaises et les français. Ce changement doit être engagé maintenant.
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