La dette publique de la France dépasse les 1800 milliards d’Euros, soit 90% du PIB. C’est durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy qu’elle a explosé pour se creuser de 505 milliards, soit plus de 100 milliards par an. La Droite a toujours laissé le pouvoir dans une situation économique et financière fortement dégradée contrairement à la gauche. Les leçons de cette droite, ses critiques contre les orientations et les choix faits par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, devraient être plus mesurés si elle avait l’honnêteté de retenir ses échecs et l’ardoise qu’elle a laissée.
Faire des choix de rigueur n’est jamais populaire mais il n’y a pas d’autre alternative quand on doit résorber des dettes. C’est la raison de la révision du quotient familial pour retrouver une caisse d’allocations en équilibre. Suivra la réforme des retraites, inévitable pour maintenir le régime de répartition. La suppression des cumuls d’indemnités des mandats politiques sera également la preuve d’une attitude responsable, juste et morale de notre gouvernement qui engagera cette réforme. La réforme territoriale avec l’objectif de réduire les institutions administratives et politiques et de les concentrer afin de faire des économies en simplifiant le mille feuilles des collectivités locales sera également une urgence à traiter rapidement. Réforme difficile parce qu’elle touchera de nombreux élus de tous bords.
Dans un contexte économique international très dégradé, sans croissance, il n’y a pas d’autre solution que de se serrer la ceinture. Les classes privilégiées n’acceptent pas que l’on touche à leur situation, les classes moyennes et les classes défavorisées ressentent la rigueur et les mesures qui en découlent comme injustes et trop pesantes. Comme souvent tout au long de notre histoire, les riches quittent le pays ou délocalisent leurs entreprises, pratiquent l’évasion de leurs fortunes quand la conjoncture générale est mauvaise. Ce fut ainsi durant les deux guerres mondiales. Beaucoup de grandes fortunes ayant été jusqu’à pactiser et collaborer avec l’ennemi. La paix revenue, la reconstruction apportant de nouvelles opportunités d’enrichissement, ceux-là reviennent pour faire grossir leur richesse et installer leur pouvoir sur le pays. Les classes moyennes, les plus modestes n’ont pas d’autre choix que de subir et d’affronter les difficultés dans toutes les situations.
La liste des « exilés » dans des pays proches qui ont fait fortune en France ou qui doivent leur réussite aux aides, aux formations que notre pays leur a données est longue. Gros entrepreneurs, grandes enseignes, artistes, sportifs, ces réfugiés dans des pays étrangers pour échapper au fisc en France et bénéficier de privilèges protecteurs sont pléthore. Choix peu honorables et contraires aux idéaux de fraternité et d’égalité de notre république. De quoi penser que pour ces personnes la valeur de l’argent l’emporte sur les valeurs humaines et sociales.
La gravité de la situation économique et financière de notre pays exigerait plutôt l’union de tous pour y faire face et pour en sortir. Jamais en France cette union ne s’est faite, l’histoire de notre pays le démontre de l’indiscipline des gaulois aux collaborationnistes sous Pétain. Les Résistants de la dernière guerre étaient moins nombreux dans la réalité qu’on nous les a présentés. Le gros de la résistance ne s’est montré qu’à partir de juin 1944, quasiment après le débarquement des troupes alliées sur les côtes normandes. Quant aux communistes, ils furent collabos durant l’entente germano-soviétique et n’intégrèrent le maquis qu’avec l’objectif de prendre le pouvoir à la libération. Les composantes de la Résistances étaient d’ailleurs faites d’oppositions idéologiques et politiques, elles furent en partie la raison de l’arrestation et de la mort de Jean Moulin par exemple.
Aujourd’hui les mêmes maux internes à l’esprit individualiste français, à l’esprit grognard, sont révélés par les manifestations contre les différences, contre l’attribution de droits égalitaires et par le bon écho donné à des idées populistes et ségrégationnistes. Ces temps de difficultés révèlent le caractère beauf et franchouillard d’une grande partie de la population qui voit dans une autre catégorie de population les causes de ses problèmes et de ceux du pays. Le contexte difficile que nous vivons fait ressortir des sentiments xénophobes, racistes, que certains partis n’hésitent pas à exploiter incidemment. Pire des Partis républicains se rapprochent de ces partis populistes et dépassent les frontières qui garantissent le respect humain et la souveraineté de la démocratie quand ce n’est pas celle de la république.
Les temps de grandes crises sont propices à l’égarement, aux tentations de tout changer sans comprendre que c’est à tout ce que l’on tient et qu’on ne sait plus mesurer, que l’on fait mal. C’est ainsi que des Franco, Mussolini, Hitler et Pétain chez nous, sont arrivés au pouvoir soutenus par des esprits nourris de déceptions, de haines et de violence. Les familles s’entredéchirent entre partisans du rejet, du pouvoir totalitaire, et partisans de la paix et de l’harmonie. Les jalousies les plus stupides font que les premiers dénoncent et trahissent les seconds. Ces situations de chaos général ne durent qu’un temps, mais trop longtemps et sont comptables des pires excès de violences. La raison finit toujours par triompher mais le mal fait est cruel.
Il faut en situation de crise savoir garder raison et ne jamais se laisser tenter par l’appel des "sauveurs" qui ne sont en réalité que des exterminateurs de nos libertés. Le bonheur n’a jamais été celui que promettent les menteurs que sont les Partis extrêmes de gauche comme de droite. L’avenir n’existe pas en dehors des idées républicaines et démocrates portées par des partis aux idées modérées. Il n’existe pas de solutions miraculeuses, faciles, pour sortir des crises comme celle que nous connaissons depuis 2008. Les espoirs mis dans les urnes en 2012 qui ont portés au pouvoir François Hollande et la gauche, ne sont pas encore au rendez-vous. Croire à une amélioration si rapide, aux résultats immédiats des politiques nouvelles mises en place est utopique. La machine de l’économie demande du temps à répondre, elle est faite d’inerties qu’il faut comprendre et qui imposent un peu de patience. La nouvelle politique ne montrera ses résultats que d’ici un an à un an et demi. Entre-temps, de nouvelles mesures certainement désagréables pour une partie des citoyens seront encore prises. C’est le prix d’une rigueur qui est notre seule chance de nous sortir du marasme. La situation de la France est semblable à celle d’un foyer qui est endetté de l’équivalent de 10 mois de ses revenus sur 12 mois. Notre pays ne vit que sur des emprunts qui lui coûtent cher. Seul un démarrage de la croissance associé aux économies et à la rigueur permettra d’échapper au désastre de la faillite. L’Europe doit en être consciente, non seulement pour la France, mais pour la plupart des pays de l’Union. L’Allemagne doit revoir ses positions bloquantes. Sa situation d’apparence meilleure ne l’est pas pour ses ressortissants. Si le chômage en Allemagne semble plus faible, c’est une illusion. Le chômage partiel est un masque qui cache de grandes misères pour un grand nombre de travailleurs. D’autre part la chute de ses voisins européens dans la misère lui ferait perdre une grande partie des ventes qui lui donnent sa santé économique actuelle. Santé qui n’est pas associée à celle de la population. Un grand malaise social existe en Allemagne qui pourrait devenir plus grave et la faire sombrer dans la récession si ses voisins sombraient.
Les solutions du redressement ne se trouvent pas dans les politiques menées par les pays voisins, ni par la politique des Etats-Unis qui vivent sur une dette aussi énorme proportionnellement que la nôtre. Les solutions sont chez nous et se trouvent dans l’union de tous autour du pouvoir en place dont on est certain que les choix ne sont pas ceux des privilèges pour quelques uns au détriment des intérêts des autres, mais du redressement pour le bien être de tous. Cela passe par des choix déplaisants inévitables pour certains qui doivent espérer une réussite dont ils bénéficieront également demain.
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