Le mois d’Avril fut beau et même parfois chaud comme en été. Conditions que beaucoup de régions en France ont connues. Le mois de Mai fut moins beau, plus arrosé et les matinées et les soirées furent plutôt fraîches à cause d’un vent de Nord-Est persistant. Il a fallu attendre la Pentecôte pour voir un vrai retour du beau temps.
L’océan a lui aussi été d’humeur agressive. Si l’ami Pascal a mis son bateau à l’eau à la mi-Avril, nous n’avons pas souvent pu poser le filet en mer. Pour ces raisons j’ai attendu le 16 Juin pour sortir mon bateau. C’est le dimanche 21 Juin, jour de l’été, que nous avons fait notre première sortie de pêche en pleine mer, bateau ancré. Une heure et demie bien récompensée avec une raie superbe et deux beaux congres. Est-ce le présage d’une belle année de pêche ? L’avenir immédiat le dira, mais l’espoir est bien là.
Un poisson pêché à la ligne et épargné de mise en glace, c’est le summum de la qualité et du goût. C’est le privilège de la pêche de loisir. Ne jamais consommer le poisson trop frais pêché, mais le déposer au moins 24 heures au réfrigérateur, sa chair doit se raffermir.
La raie sera pochée dans un court-bouillon 10 à 15 minutes, égouttée sur papier absorbant puis poêlée au beurre avec une bonne persillade. Quand il s’agit d’une raie torpille (appelée tremble en Charente-Maritime) les lobes de foie sont également pochés dans un bon court-bouillon, égouttés et poêlés de la même façon. C’est un régal supérieur à tous les foies gras. La mise en bocaux stérilisés est une bonne méthode de conservation. Le Congre est consommé « à l’Australienne » parfumée de curry, accompagné d’un bon riz Basmati ou de pommes de terre nouvelles.
Toutes les trois semaines nous quittons notre île pour passer trois jours dans notre petite propriété de campagne à la lisière du Poitou et du Limousin (en Vienne , la Haute-Vienne est à 200 mètres). Deux jours de travail à plein-temps pour l’entretien du potager et du verger. Là aussi cette année s’annonce fructueuse. Les plantations sont saines et de belles récoltes s’annoncent. Échalotes, oignons (dont une espèce rare, celle de Saint-Trojan « le Saint-Turjan »), Poireaux, carottes, pommes de terre (Charlotte), courgettes, concombres, et la reine du potager, la tomate ; variétés : Bali, Carmelo, Cobra et Fournaise. Coté verger les confitures de groseilles et de cerises sont faites. Les poires, les mirabelles, les pommes, les kakis sont abondants et promettent de très grosses récoltes. Souhaitons être épargnés des gros orages et de la grêle. C’est un travail à la fois harassant et plaisant. Surtout quand les rendements promettent d’être bons en qualité et en quantité.
Le retour sur l’île d’ Oléron se fait hâtivement. Les chaleurs à la campagne sont lourdes, pesantes, sur l'île la brise de mer apporte un confort subtil très apprécié. Si les sorties en mer sont plus agréables dès très tôt le matin, en pleine chaleur elles sont supportables l’après-midi, une bonne crème solaire s’imposant !
Les eaux s’étant déjà bien réchauffées, nous attendons les maquereaux et les Bonites (pélamydes : petits thons). Le poisson le plus apprécié des Japonais. Sa consommation en lamelles crues trempées dans un mélange de sauce de Soja éclairci d’un peu d’eau avec du Wasabi (raifort) est un mets raffiné, excellent. Une précaution s’impose, le passage au congélateur de la bonite pour éliminer tout risque, même mineur, d’intoxication à cause de certains parasites que peut accumuler ce poisson prédateur.
Que de rêves de belles sorties en mer et de retours accueillis en «supers pêcheurs » sur la plage du mouillage !! Réactions joyeuses et curieuses des enfants, admiration des parents ! Pour nous du bonheur, des souvenirs bien gravés dans nos mémoires et du travail pour nettoyer proprement nos prises du jour partagées entre pêcheurs et parfois consommées ensemble avec un bon Pouilly fumé, un Vouvray sec, un Sancerre ou un Haut-Poitou !
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