Entendre des politiques parler des Gaulois comme étant nos ancêtres, en faire notre identité originale, entendre l’exploitation populiste des personnages qui ont fait l’histoire et les légendes qui s’y attachaient par des soi-disant dirigeants ou prétendants à de hautes fonctions est lamentable.
Avec la création de l’école publique obligatoire, gratuite et laïque par la troisième République, l’enseignement avait été orienté pour faire des élèves formés dans le civisme et le patriotisme, un catéchisme républicain et patriote. Les manuels traitaient l’histoire de France en y apportant des affirmations et des faits légendaires bien éloignés des réalités. C’est ainsi que les « têtes blondes (qui souvent ne l’étaient pas, bien sûr !), apprirent que nos ancêtres s’appelaient les Gaulois, que Roland, neveu de Charlemagne, et ses soldats avaient été massacrés dans une embuscade par les Sarrazins (arabes), que Jeanne d’Arc entendit des voix qui lui demandèrent de bouter les Anglais hors de France, qu’un anarchiste nommé Ravaillac avait tué Henri IV, ….
Les Gaulois n’ont jamais existé, ou plutôt n’ont existé qu’après la conquête de ce que César avait appelé « les Gaules ». C’est bien César qui donna le nom de Gaule Romaine aux territoires qu’il conquit avec ses légions. Ce n’est qu’à partir de cette occupation Romaine que l’on peut parler de population Gallo-Romaine. Avant cette « unification » par César ces territoires étaient occupés par de très nombreuses tribus qui ne parlaient pas le même dialecte et qui se combattaient pour agrandir leurs chasses et s’emparer des biens de leurs voisins. Ces populations s’appelaient les Pictons, les Lémovices, les Arvernes, les Vénètes, les Bituriges, les Santons, les Lignons, …ils occupaient ce que devinrent beaucoup plus tard les provinces du Poitou, du Limousin, de l’Auvergne, de Bretagne, du Berry, de la Saintonge, de la Bourgogne, …. Globalement ils étaient Celtes, issus de ce peuple envahisseur 4 siècles avant J.C. qui venait de l’Est de l’Europe pour occuper les terres jusqu’à l’Atlantique et au-delà. Et Vercingétorix dans tout ça? Vercingétorix était un vaillant chef Arverne qui essaya de fédérer les différentes tribus pour s’opposer à la conquête Romaine. On connaît sa victoire à Gergovie (près de Clermont-Ferrand) et sa défaite finale causée par les indisciplines et les trahisons de quelques tribus qui s’allièrent à César à Alésia.
Roland, son épée « Durandal » avec laquelle il tailla un passage dans un sommet des Pyrénées et son non moins célèbre cor (olifant) dans lequel il s’essouffla pour appeler Charles 1er (futur Charlemagne) à son secours alors qu’il était cerné dans une embuscade menée par les Vascons ( Basques), à Roncevaux. L’histoire enseignée aux scolaires s’est bien arrangée en substituant les Sarrazins aux Basques. Certainement ne voulait-on pas faire s’entretuer des « Français » et a-t-on arrangé ces faits réels en rendant assassins les méchants Sarrazins ?
Jeanne entendit des voix qui lui demandèrent de sauver la France en prenant les armes contre les Anglais ? Sa rencontre avec le Roi de France Charles VII commence par un fait légendaire que les historiens ont contredit : Sa reconnaissance à Chinon de Charles VII déguisé en gueux. Face à l’empressement et à la force de conviction de Jeanne, Charles VII accepta de lever une petite armée. Une armée de gueux et de repentis qui s’engageant dans ces combats face aux Anglais y espéraient la rédemption de tous leurs péchés, de tous leurs crimes. Le célèbre Gilles de Rai en fût l’un des tristes héros. Ses premières victoires face à des Anglais qui la dépréciaient, surtout la libération d’Orléans, en firent une héroine et crédibilisèrent ses prédictions. C’est ainsi qu’elle fit couronné Charles VII Roi de France à Reims. La suite fut moins glorieuse et très vite le Roi, le Pape, l’église virent en Jeanne une illuminée, mythomane et une hérétique. Elle fut délaissée, abandonnée par le Roi, par l’église. Jean de Luxembourg la captura et elle fut vendue aux Anglais et confiée à l’évêque de Beauvais, Pierre Cauchon. On connaît la suite, elle fut mise au bûcher et mourut en hérétique.
Le 9 Mai 1920, Benoit XVI a sanctifié Jeanne d’ARC. Au sortir de la première guerre mondiale cette sanctification est un message difficile à interpréter. Jeanne était une guerrière, pas une femme de Paix. Elle faisait de la France un pays élu par Dieu, son patriotisme était commandé par une Voix ? Combien de « Voix » ont été entendues ? Combien de drames, de guerre dans ce monde se sont faits au nom d’un Dieu ou d’un autre ? Quasiment toutes. La bannière SS portait « Gott mit uns », de nos jours Daesh enferme, tue, cherche à imposer une dictature supra-nationale au nom d’Allah .
Ravaillac, l’assassin du Roi Henri IV est présenté comme anarchiste dans les livres d’histoire scolaires. Hors, Ravaillac était tout le contraire d’un anarchiste, c’était un illuminé intégriste catholique qui s’est jeté sur un Roi convertit du protestantisme au catholicisme.
L’histoire est une science exacte souvent détournée par ignorance, par absence de preuves, d’héritages concrets, par des interprétations fausses, par des volontés d’embellir ou de prendre en otage des faits, des actes, de façon à construire des raisonnements qui se détournant de la vérité, des réalités, en font des éléments de convictions philosophiques et politiques pour manipuler les esprits.
Passionné d’histoire, j’essaie toujours d’aller plus loin dans mes acquisitions de connaissances. Sur de très nombreux dossiers, sujets, je reste dans le doute, je me pose encore beaucoup de questions et j’évite les affirmations. Je donnerai comme exemple Christophe Colomb, ses origines, sa vie, sa quête pour la découverte des Indes, sa découverte de « l’Amérique » ... Malgré la multitude d’ouvrages lus, je me pose encore plus de questions que je n’ai de réponses !
Commentaires