Lors de la première manifestation j'écrivais « Manifester c'est bien mais c'est tellement mieux de faire son propre procès en comportement environnemental. Consommation, déchets, gaspillage, activités polluantes ... L'affaire de la santé de la planète est plus du comportement individuel et citoyen que du ressort des gouvernements. Le bonheur, le futur de la planète est dans le comportement des humains. »
Une introspection de chacun de nous est le préalable logique avant toute expression publique sur ce sujet tellement important. J'apprécie cet élan de la jeunesse qui s’inquiète pour l'avenir de la planète, pour son futur personnel. Cependant la première démarche à faire n'est-elle pas celle de son propre comportement. Cette jeunesse qui fume et jette ses mégots de cigarette, qui « teuffe » laissant le champ de fête envahi de détritus, qui crache son chewing-gum dans la rue, qui fait un usage excessif de son téléphone portable devenu un appendice naturel de son être... Cette jeunesse qui dans son foyer dispose de plusieurs téléviseurs, de micro-ordinateurs. Qui consomme à plaisir des pâtes à tartiner, qui aime la restauration rapide, … Cette jeunesse sous influence de la publicité, des médias nouveaux, des réseaux sociaux, des feuilletons, des séries décadentes à l'image de la société la plus vile, … Cette jeunesse qui ne communique plus avec ses parents, qui ne les respecte plus , qui ne partage plus le temps des repas. Cette jeunesse du superficiel, de l'image plus que du réel …
L'inventaire complet de ces comportements contradictoires avec la vie logique, naturelle et respectueuse de l'environnement humain, social et environnemental serait long. Tous ces comportements ont des conséquences très négatives pour l'avenir du climat et de la planète. Besoins de production d'énergie de plus en plus importants, déforestation de forêt tropicales pour plantations de palmiers à huile, nourriture de viandes et de légumes de basse qualité provenant d'élevages intensifs et de cultures dopées. Produits manufacturés fabriqués à l'autre bout de la planète par des populations esclavagées, peu rémunérées, logées en « cages », productions transportées sur des cargos gros consommateurs de fioul, très pollueurs, Extractions de lithium dévastatrices, repas nomades de mauvaise qualité, raisonnements « hors-sol » qui ignorent les contraintes de la réalité.
La jeunesse bénéficie de cette tolérance naturelle et naïve qu'on lui voue. Il ne faut cependant pas accepter ce qui est contraire et contradictoire avec son discours.
Les seniors ne sont pas en reste. Retraités modestes et plus argentés sont les principaux clients des agences touristiques qui les emmènent à travers le monde à la découverte rapide et succincte de lieux prisés pour « la photo et le souvenir ». Voyages en avion très consommateurs de kérosène et diffuseurs d'oxyde de carbone et de particules nocives. Voyage en croisière sur des paquebots-HLM avec des escales fugitives sur des sites très convoités et saturés de touristes badauds. Croisières assorties d'animations puériles et de repas qui sont générateurs de gaspillages alimentaires grotesques, honteux qui pourraient approvisionner des milliers de restos du coeur. Un tourisme éphémère dont ne sont retenus que des flashs de découvertes sans consistance, qui ne sont qu'un survol rapide dont il ne sera retenu que le « j'y suis allé » et quelques photos vites faites. En fait ce n'est qu'un j'y suis passé et j'ai aperçu plus que vu.
Entre dire et faire il y a souvent un grand écart. Avant de clamer sa révolte et défiler ostentatoirement dans les rues il faut savoir se révolter contre soi-même et revoir ses mauvaises habitudes, ses comportements contraires. On n' a pas l'obligation de tomber dans les erreurs d'une société de consommation omnipotente. On peut vivre en parallèle, certainement mieux avec raison. Recentrer sa vie sur le partage de l'amitié, la vie familiale, sur la pratique sportive et culturelle. Il faut aussi être plus que paraître, résister aux sirènes de l'offre, faire de la frugalité son mode de consommation et se contenter de l'utile et du nécessaire sans pour autant vivre comme un moine ou un ermite. Il faut comprendre que le plaisir n'est pas dans l'abondance mais dans la suffisance.
Là est sûrement la voie du bonheur et celle du respect de notre environnement et du climat.
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