« Ségolène Royal : Coup de froid pour l'ambassadrice des pôles ».
Il semblerait que Ségolène Royal soit en voie d'être démissionnée de sa charge d'Ambassadrice des pôles pour cause d'absence d'activités, de manquement à ses devoirs et d'utilisation frauduleuse des crédits qui étaient attachés à sa fonction. La raison seconde serait ses attaques récurrentes contre un gouvernement et un Président qui lui ont attribué cette Ambassade. Certes leur objectif était de la mettre au « congélateur » pour éviter ses ruades gênantes de frustrée.
Le parcours politique de Ségolène Royal est celui d'une femme très volontaire, opiniâtre, intelligente qui s'est battue avec vaillance, courage et malice pour arriver en 2007 à être adoubée à la candidature à la présidence de la République par un Parti dont elle a forcé sa désignation. En 2006 le candidat du parti socialiste devait être, comme c'en fut la coutumes admise de tous temps, son secrétaire général. François Hollande (compagnon de Ségolène Royal et père de ses enfants dans la vie) était le candidat « naturel ». Ambition et revanche personnelle ont alors amené Ségolène Royal à couper l'herbe sous le pied de François Hollande en se déclarant candidate à l'investiture dès l'automne 2006. Malgré bien des complications mais menant un combat avec l'acharnement et une volonté féroce, la prétendante à la primaire face à des adversaires trop nombreux et divisés fut investie à cette candidature. La cérémonie d'investiture animée par Pierre Mauroy qui se tint en Décembre 2006 à la Mutualité fut mal digérée par les relégués Dominique Strauss-Kahn, Fabius, François Hollande. A leur rancœur visiblement flagrante sur leur visages cadavériques s'ajoutaient ceux d'autres nombreux caciques du parti comme Martine Aubry, Anne Hidalgo. L'ambiance était pesante et augurait d'une campagne où l'absence d'union du parti serait un lourd handicap. Ségolène Royal ne fit rien pour ramener vers elle ces écartés, au contraire, elle se croyait trop forte pour réussir un challenge sans leurs soutiens et choisit de s'appuyer sur les jeunes loups qui acceptaient tous ses « caprices » et délires politiques. Le dernier débat national direct avec Nicholas Sarkozy fut fatal pour la candidate piégée qui perdit le contrôle de ses nerfs. Nicholas Sarkozy en fit un argument cinglant d'incapacité à occuper la fonction présidentielle. Ségolène Royal a perdu cette élection. Nicols Sarkozy fut élu avec un écart de 6% des voix exprimées.
Ségolène Royal avec cette candidature « forcée » avait alors changé le cours de l'histoire de la présidence. Je suis convaincu que François Hollande candidat à sa place aurait été élu plus facilement qu'il le fut 5 ans plus tard. L’enchaînement à l’Élysée aurait été inversé, Nicolas Sarkozy lui aurait succédé en 2012. Dans ce contexte différent Emmanuel Macron n'aurait certainement pas eu l'opportunité qui se présenta à lui en 2017 et qui le mena au sommet de l’État.
En perte de crédit, rejetée des fonctions les plus hautes, Ségolène Royal cherchait quelle branche elle pouvait saisir pour se relancer. Elle accepta la proposition d'Ambassadrice des pôles. Son ambition n'étant pas de se contenter de ces responsabilités mis d'en faire un socle pour d'autres ambitions « cachées » qu'elles n'a jamais cessé d'envisager. Une candidature à la présidentielle de 2022. Pour cela elle aura fait comme toujours des excès dans l'exercice de la communication en ne s'épargnant pas de critiquer le Président et le gouvernement qui lui ont offert son ambassade qu'elle va devoir quitter très prochainement.
Ségolène Royal est un cas très spécial, une personnalité forte, faite d'abord d'ambitions démesurées, de mégalomanie, d'un caractère compliqué, entier, rancunier et de rapports difficiles, qui n'admet pas la contrariété, la divergence à ses idées. C'est pour ces raisons que très nombreux ont été ses collaborateurs, ses soutiens, ses proches qui l'ont quittée, qui l'ont fuit. Ceux qui sont restés auprès d'elle l'ont fait par intérêt direct ou en se pliant à toutes ses volontés tout en sachant que souvent elle fonçait dans un mur. A ses collaborateurs elle a toujours demandé d'aller au-delà du possible, de la servir autant que de servir les fonctions qu'elle leur attribuait, une obéissance absolue. De ceux-là j'ai connu des opportunistes mais aussi des passionnés pour des causes qu'ils voulaient servir et qui répondaient présents jour et nuit. Ségolène Royal c'était une équipe pleinement dévouée à son service. Pour cela elle savait trouver les financements nécessaires à l'avancement des projets, à leur réalisation. Parfois au-delà du raisonnable et du très légal. Les comptes établis à sa sortie de la Présidence de la Région Poitou-Charentes en sont l'image flagrante. En même temps il faut retenir que bien des reproches qui lui sont faits, comme ils ont été faits à son successeur à la Présidence de la région Poitou-Charentes sont exagérés et souvent injustement extrapolés et que certaines réalisations ont été des succès et le sont encore.
C'est le coté caractériel de Ségolène Royal, ses désirs d'être la grande décideuse, ses ambitions sans fins, sa mauvaise foi, son machiavélisme politique qui ont fait et font d'elle un personnage à la fois adulé et détesté à tous les niveaux de la société et des institutions.
Aujourd'hui, il semble que ce soit la chute de la reine des Glaces. Mais avec elle il y a toujours eu un rebondissement, une renaissance là et quand on ne l'attendait pas. Je doute qu'il en soit encore ainsi pour Marie-Ségolène.
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