"Il est parti. Prions et allumons des bougies pour l'aider à rentrer dans la lumière", ce sont les mots de Michèle Torr qui fut la compagne de Christophe avec qui elle eut un fils.
« L'aider à entrer dans la lumière », c'est un souhait contraire à ce que fut la vie du Chanteur compositeur qui ne vécut et ne travailla essentiellement que la nuit. Le jour, cette nuit il la vivait derrière ses lunettes sombres, dans cette ambiance si particulière qu'il mettait dans sa musique. Christophe et Michèle Torr habitaient Avenue d'Eylau dans le 16éme arrondissement de Paris. Christophe vivait des richesses gagnées avec ses succès. D'abord « Aline » un slow gagnant durant l'été 1965. puis les « marionnettes ».
Le dernier des Bevilacqua fit de sa réussite une fureur de vivre à la James Dean. Difficile à suivre, joueur, flambeur, sombre et tranquillement délirant. Il était hanté par le souci de trouver des sons, des harmonies, des couleurs musicales nouvelles. En cela il ressemblait à Michel Polnareff qui menait une vie assez semblable et se cachait derrière des lunettes qui dissimulaient une forte myopie. Ces deux chanteurs étaient enclins au confinement naturellement, refusant la lumière du jour, préférant le vide de la nuit qu'ils emplissaient de leurs notes magiques.
Christophe composa ainsi des musiques, des chansons devenues des grands succès qui ont marqué une génération et plus. Accomplissements de recherches originales venue des fonds obscurs ou jaillis de sursauts soudains d'énergie créatrice. Atmosphères musicales envoûtantes, déroutantes parfois. Créations qui ne laissaient pas indifférent mais qui interrogeaient, qu'on avait parfois du mal à assimiler. Christophe souvent nous perdait dans ses voyages, dans son au-delà musical, dans ses traversées nocturnes à la recherche d'un Graal sonore. Il nous a laissé ses superbes « Mots bleus » pour aller satisfaire sa curiosité et fouiller dans la nuit des « Paradis perdus ».
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