Avoir des droits ne signifie pas bénéficier de ce qu'offrent ces droits sans conditions. A lire, à entendre certains, avoir des droits imposerait automatiquement de jouir de que ces droits concernent : Erreur!
Il en serait ainsi du Revenu Universel qui serait une obligation de l’État pour qu'en bénéficie tous les citoyens. Un revenu de base qui assurerait le minimum nécessaire à toute existence ? L'idée est belle et généreuse. Elle n'est pas nouvelle, elle a été appliquée et elle a montré ses réalités.
L'exemple le plus abouti fut celui de la République Démocratique d'Allemagne. L'ex Allemagne de l'Est avec son régime totalitaire communiste dit « démocratie populaire » et filiale politique de l'ex-URSS qui faisait et réussissait mieux que son maître idéologique. En vérité sa gouvernance tutélaire. La RDA comme tous les pays de l'Est n'était qu'un pays satellite de l'URSS enfermé derrière un rideau de fer.
La RDA offrait ce revenu universel et même au-delà. Elle offrait le confort universel, l'assurance santé universelle, son système d'éducation universel, …. Un système politique parfaitement égalitariste. C'était le pays du bonheur universel !
La RDA et l'URSS et tous les pays de l'EST engagés où emprisonnés dans cette politique ont en fait vécus sous une dictature communiste, surveillés, contrôlés et soumis. Le revenu universel ne permettait pas de vivre, mais seulement de subsister en consommant des productions rationnées et souvent difficiles à se procurer. Les commerces offraient des rayons pauvrement approvisionnés, souvent vides. Des queues se faisaient pour acquérir un morceau de pain, un tronçon de saucisson, un droit de lait, de beurre, de farine hebdomadaire sans aucune assurance qu'il n' en reste arrivé au comptoir. Les travailleurs ne voyaient aucun intérêt à produire ce qui était redistribué à la communauté nationale et dont ils ne récupéraient pas les fruits de leurs efforts. La RDA ne distribuait qu'une misère partagée de manière relativement égalitaire. Les autorités, la nomenklatura, disposaient d'un traitement un peu meilleur qui les incitaient à des comportements fidèles et zélés envers le « Régime ». L'habitat universel c'était la même surface par individu, les mêmes meubles, les mêmes restrictions en eau, en gaz, en électricité. Avec pour chaque immeuble son gardien et ses délateurs à chaque étage qui pratiquaient l’espionnage des comportements des habitants, s'assurant de leur discipline, de leur obéissance civile.
Les peuples vivaient un tel bonheur qu'il était nécessaire de fermer les frontières avec des zones intraversables surveillées par des militaires qui tiraient sur toute tentative d'évasion comme des chasseurs tirent sur du gibier. C'est ainsi que Berlin Est et Berlin Ouest furent séparés par une grande distance entre deux murs. Un no man's land, avec des soldats sur des miradors. Malgré cela pour fuir le bonheur communiste des procédés ingénieux naquirent des esprits qui aspiraient à partir en Allemagne de l'Ouest pour y vivre les « injustices et les horreurs du capitalisme ! ».
Ceux qui rêvent de ces sociétés idéales faites de partage, de décroissance, d'un retour à l'humanité dans le propre de sa nature telle que décrite par Rousseau, sont de gentils et doux utopistes, quand ils ne sont pas guidés par l'attrait de l'oisiveté assistée. Rien ne se redistribue qui n'a pas été acquis par l'effort. Attendre la solidarité de ceux qui travaillent, qui produisent, qui font que la société vit grâce à leurs contributions n'est pas acceptable. C'est contraire à la philosophie solidariste qui demande à tout individu de faire les efforts de donner à la société ce qu'il lui doit, ayant fait à sa naissance un héritage bâti sur des siècles d'efforts, de découvertes, d'inventions … Nous naissons avec cette dette et avant d'attendre de la société nous avons le devoir de lui apporter.
Le bonheur universel c'est le bonheur que les individus mobilisés pour donner à la société construisent grâce à leur engagement, à leurs efforts. Ceux-là méritent leur part de ce bonheur. Ils méritent ce qu'ils gagnent, ce qu'ils épargnent, ce qu'ils investissent. Ils méritent les plaisirs qu'ils s'offrent et qu'ils destinent à leur familiers. Les jaloux, les envieux qui les critiquent et qui les conspuent ne sont que les parasites qui pourrissent la société de leur philosophie irrationnelle, décadente et souvent nihiliste. Toujours présents pour critiquer, pour entraver, pour casser, mais jamais pour construire, pour offrir quelques efforts, pour collaborer aux travaux qui font avancer la société et qui offrent les possibilités d'une vie meilleure pour tous, à commencer par la leur.
Le bonheur universel est celui d'une société qui associe libéralisme et solidarisme. Ces deux qualités bâties sur les libertés et la solidarité. Un équilibre qui n'accepte pas les solutions autoritaristes qui imposent que des classes de populations en dominent d'autres. Que ce soit politiquement ou socialement. La société idéale n'est pas celle qui domine, qui dirige les individus, mais celle qui les respecte dans leur intégrité humaine et qui en est leur reflet dans une République vertueuse de démocratie, de justice et de principes établis sur la primauté de l'individu. Peut-être la République universelle rêvée ?
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