Autant je suis convaincu de la nécessité d'autoriser les accès aux plages, aux circuits de randonnées en campagne, en montagne, autant je suis circonspect sur la reprise des activités dans les cinémas, dans les théâtres, dans les salles de concerts, c'est à dire l'accueil de spectateurs immobilisés en milieu confiné. Le monde de la culture est mobilisé pour ces réouvertures et fait pression sur les autorités gouvernementales. Il défend la cause de ses activités, c'est compréhensible. Pourtant nier les dangers de cette reprise n'est pas raisonnable. Malgré tout l'intérêt que j'ai pour le monde de la culture je n'imagine pas m'enfermer dans une salle. Je refuse de partager un air où se mélange les respirations, les toux éventuelles, les éternuements … J'aspire à vivre autant que possible à l'air libre, là où la contamination potentielle est moindre, de préférence en dehors des villes.
Aujourd'hui je regrette d'accuser nos gouvernants de m'imposer une exposition aux dangers d'une contamination supérieure à celle que je choisirais si j'étais libre d'aller où je le souhaite. J'ai la chance d'avoir un habitat secondaire en zone épargnée du Covid-19, je ne comprends pas l'interdiction de m'y rendre. Je soutiens et je suis solidaire de ceux qui sont en zone très affectée et qui ne peuvent pas en sortir. C'est une condamnation au supplice d'une exposition majeure forcée.
Jusqu'où va-t-on accepter cette mise en confinement en lieu à haut, ou à plus fort, risque ? Quand les autorités médicales, le Conseil scientifique et le Gouvernement vont-ils prendre conscience de l'erreur d'enfermer des citoyens sains au cœur des territoires infectés plutôt que de leur permettre de s'en échapper sous des conditions de contrôle d'un état non contagieux, non porteur du Covid-19 ?
Quelques voix commencent à s'élever pour que les installations dans les territoires les moins à risques soient autorisées. C'est ce que préconise et souhaite Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France, territoire particulièrement touché par le Covid-19. C'est également ce que préconise Martin Blachier, expert co-fondateur de PH Expertise (Public Health Expertise) et médecin de la Santé Publique, qui tout en considérant que les personnes de plus de 65 ans devraient restées confinées deux ou trois mois de plus, considère aussi que celles qui pourraient quitter une zone infectée pour une zone à moindre risque devraient être autorisées à le faire.
D'autres voix vont se faire entendre pour aller dans cette direction tellement logique. Tout comme ces voix de maires qui réclament haut et fort l'ouverture de l'accès aux plages (Christophe Sueur à St-Denis d'Oléron), et l'accueil de résidents secondaires, dans le respect des mesures barrières, sur leurs communes. C'est aussi la survie des commerces qui est en cause avec ces restrictions abusives qu'il faut oser qualifier de stupides.
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