L'eau est une substance essentielle sur terre qui « fait » la vie. Sous nos climats dits tempérés, c'est en hiver et au printemps que les pluies sont les plus abondantes et remplissent nos réserves de surface et les nappes phréatiques. Cependant rien n 'assure que ces précipitations soient bien réparties dans le temps et que les réservent se maintiennent ? Des phénomènes d'absence de précipitations ou de précipitations excessives sur de périodes plus ou moins longues sont fréquents. D'où les sécheresses observables dans le Vaucluse aujourd'hui et la saturation des sols dans de nombreux départements.
Quoi qu'il en soit l'équilibre hydrologique s'établit dans le temps et il faut retenir qu'à des périodes de longues de sécheresse succèdent de périodes intenses de pluies. Ces dernières années nous avons connu des printemps et des étés particulièrement secs et déficitaires en pluie avec des nappes phréatiques qui n'étaient plus rechargées, mais les automnes, les hivers où les débuts de printemps suivants ont toujours apportés des rééquilibrages. En 2023 après un printemps et un « long » été particulièrement secs obligeants à des restrictions d'utilisation des ressources en eau, l'automne à partir du 26 Octobre nous a apporté une quantité de précipitations très abondantes avec des inondations des terres par débordements des cours d'eau, par saturation des sols et à cause de l'artificialisation trop intense des surfaces.
Ce constat de situations qui se reproduisent chaque année doit nous amener à réfléchir notre avenir immédiat concernant notre gestion de l'eau. On ne fera pas varier le climat en quelques années, même en adoptant des pratiques vertueuses drastiques. Les effets ne seront palpables que dans des dizaines d'années , voire au-delà?
Dans l’immédiat les ressources en eau, la constitution de réserves doivent être assurées au mieux. Nos barrages doivent être entretenus pour assurer leur rôle existant. Les zones humides doivent être protégées. Les cultures non correspondantes à la qualité des sols et nécessitant des arrosages doivent être abandonnées pour des cultures plus adaptées à ces sols. La forêt linéaire (haies, buissons) doit être reconstituée. Les drainages qui assèchent les sols et qui imposent l'irrigation en été doivent être abandonnés. L'agriculture et l'élevage doivent se mettre en phase avec les conditions de sols et de climat et sortir de la productivité artificielle qui impose une humidification et des apports d'engrais associés à des traitements herbicides intenses.
En même temps il faut s’interroger sur l'utilité des bassines qui permettent de stocker l'eau de pluie et de ruissellement afin de l'utiliser pour les cultures et pour l'élevage. Des réserves qui se remplissent en automne et en hiver et se maintiennent avec les pluies éventuelles du printemps sont une assurance pour traverser les sécheresses de l'été. Les acharnés anti-bassines mènent un combat, soi-disant écologique, ridicule quand en même temps ils ne disent mot sur des captures beaucoup plus importantes comme celles des ces étangs illégaux créés sans autorisation et qui font l'assèchement des cours d'eau qui devraient recevoir les écoulement de leur vallée. Des étangs de loisirs principalement faits pour attirer le gibier et élever des canards qui attirent leur « frères » sauvages. Des parties de chassent organisées pour satisfaire le plaisir des chasseurs propriétaires. J'ai fait une étude sur un ruisseau au confins de la Vienne et de la Haute-Vienne (Poitou et Limousin), sur les communes d'Azat-le-Ris et de Bourg-Archambault, le Salleron. Tout au long de l'année il coulait. Comme un petit torrent en hiver, avec un filet d'eau en été. Certains endroits plus creux permettaient à la faune de survivre en saison sèche Les poissons, les loutres, ... les martins-pêcheurs aussi. Depuis une quarantaine d'années ce ruisseau est à sec dès le printemps. C'est auparavant que les étangs ont été creusés dans sa vallée et même sur son cours avec la retenue au château du Ris-Chauveron. Les conséquences sont catastrophiques
Nous devons repenser notre rapport à l'eau en faisant de la nature une alliée que nous devons protéger tout en en tirant avec intelligence les bénéfices qu'elle nous offre. N'oublions jamais que l'eau c'est la vie et que sans eau il n'y a plus de vie.
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