C'est la désolation, des paysages apocalyptiques, un déluge qui n'est pas un mythe mais une réalité. Un drame pour les habitants dont les habitations sont assaillies par les eaux. Des habitants perdus qui n'ont plus d'espoir pour l'avenir, qui ont énormément perdu. Des investissements d'une vie qui prennent l'eau et sont noyés par la succession de pluies diluviennes qui ont saturé les sols, grossis les cours d'eau qui débordent en tous sens.
Impuissants face à cette situation immonde, ces malheureux « naufragés » se questionnent sur les causes et les responsabilités. Les écologistes ne répondent que par les conséquences du réchauffement climatique. Réponse facile qui élude bien des réalités et ignorent l'historique des catastrophes climatiques en France. Des citoyens qui s'en prennent naïvement à l’état qu'ils accusent de ne pas avoir agit pour les protéger et qu'ils disent vouloir poursuivre en justice. Réaction épidermique simpliste qui ne débouchera sur rien. Qu'est-ce que l’État ? Quel niveau de responsabilités peut-on lui appliquer face à un problème naturel qui atteint un caractère « surnaturel » ?
Les premières responsabilités concernent les entretiens des paysages et essentiellement la libre circulation des eaux avec des zones humides conservées, des lits de cours d'eau entretenus et dégagés d'encombrements, des limitations de l'artificialisation des sols, des surfaces bétonnées, bitumées et le bon calibrage de tous les captages, de toutes les canalisations permettant l'évacuation des eaux de pluie et des eaux usées.
Des questions se posent aussi sur l'évolution des plans d'occupation des sols, sur l'évolution des surfaces cultivées, sur les champs de cultures drainés, sur la suppression des fossés ou de l'abandon de leur entretien, sur la suppression de la forêts linéaires (haies) et des bosquets. C'est le rôle et la responsabilité des communes de voir ces problèmes et d'harmoniser les activités humaines avec un respect pour l'environnement, pour la nature. La nature ne s'adapte pas aux erreurs humaine, elle obéit à ses Lois contre lesquelles l'homme sera toujours perdant, donc victime.
On ne peut pas revenir en arrière, le mal fait à notre environnement a les conséquences désastreuses des inondations. Dans le Pas-de-Calais, en Charente (Saintes) aujourd'hui, mais dans la Var, le Gard, la Côte d'azur … hier, et bien avant dans l'Hérault (1856), dans la Garonne (1875), dans le Doubs (1910), avec la crue centennale de la Seine en 1919, en Gascogne (1977), à Nîmes (1988), Vaison-la-Romaine (1992), dans le Gard, l'Hérault en 2002, à nouveau dans l' Hérault en 2011 et 2014, avec les crues de la Loire en 2008 à Brives-Charenceaux et Rives-de-Giers...... et tant d'autres.
On oublie trop vite ces catastrophes et on ne leur prêtent pas l’importance qu'elles ont. Leurs enseignements devraient nous obliger à prendre des mesures radicales pour les éviter ou tout au moins pour les minimiser à l'avenir.
Les inondations du Pas-de-Calais aujourd'hui doivent servir de modèle pour faire les travaux nécessaires, afin de les éviter demain. Une étude approfondie des causes, des erreurs, et de solutions doit être tirée avec des coefficients d'évaluation augmentés.
Les mêmes études doivent être faites partout où il y a danger potentiel lié à des pluies diluviennes. Je pense à Paris, au bassin parisien. Que s'y passerait-il si des pluies équivalentes à celles que le Nord a subi s'abattaient sur le bassin parisien. A quel niveau monterait la Seine grossie de ses gros affluents le Loing, l'Yonne, l'Aube et la Marne ?
Et Tours confrontée aux mêmes phénomènes avec un fleuve, la Loire, et une grande rivière, le Cher ? Le centre de Tours est une cuvette entre les deux cours d'eau. Et tant d'autres villes installées dans des vallées qui peuvent connaître et subir ces intempéries extrêmes.
Sans perdre de temps il nous faut revoir les plans d'occupation des sols, les habitations et leur occupants situés en zone à risque, les équilibres environnementaux à restaurer et les pratiques humaines qui doivent être conditionnées par le soucis de préserver les citoyens de conséquences néfastes à la vie humaine et animale. Ce n'est pas du niveau de l'Etat ,c'est un travail à faire d'urgence par les Municipalités, par les conseils départementaux et par les conseils Régionaux.
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