Weblog de Christian LAJON

Lettre du Bonhomme de Neige

Ma Chère Noëlle,

Il y a bien longtemps que nous n’avons plus de nouvelles l’une et l’autre. Le temps passe vite, voilà bientôt trois ans que je suis installé dans ce grand Nord, dans le village du Père-Noël. Il fait très froid ici et les jours sont des nuits en ce moment. La vie est tranquille et joyeuse avec les lutins qui sont très joueurs. J’ai beaucoup d’amis comme le renne, Jo le taxi qui transporte des passagers dans le traîneau qu’il tire sur la neige. Il y a aussi Flok le phoque qui ne pense qu’à manger des poissons. Quand il a le ventre bien plein il dort le ventre en l’air sur la banquise. Les lutins aussi pêchent des poissons dans des trous qu’ils font dans la banquise. Le Père-Noël travaille beaucoup ces temps-ci. Son grand magasin est déjà plein de jouets et il en attend encore avant de partir pour sa grande tournée. Beaucoup de jouets ont été fabriqués loin d’ici en Chine. Il faut beaucoup de temps pour les transporter par bateau. Des bateaux très spéciaux qui doivent casser la glace pour avancer sur la mer. Beaucoup de lettres de demandes de jouets n’ont pas encore été ouvertes. Les lutins aident le Père-Noël pour ce travail de lecture et pour sortir les jouets qu’il chargera sur son traîneau. Il parait que des lettres de retardataires vont encore arriver. Tous les ans c’est pareil, au dernier moment des commandes arrivent et il n’y a plus les jouets demandés. Alors le Père-Noël porte un autre jouet que les enfants n’attendent pas.

Je regarde parfois la télévision pour savoir ce qu’il se passe chez toi en France. Je remarque qu’il n’y a pas souvent de neige alors qu’ici il y en a toujours. Tu m’as sauvé la vie en m’envoyant ici, je t’en serai reconnaissant pour toujours. J’ai confié au Père-Noël un beau cadeau pour toi. Une belle surprise qui te plaira. Je n’oublie pas ton maître et surtout ta maîtresse, c’est grâce à elle que je suis né. J’espère qu’ils vont bien et qu’un jour ils viendront me voir ici. Je sais que ta maîtresse craint le froid et qu’elle préfère le soleil chaud sur la plage en été sur l’île d’Oléron. C’est sûr qu’ici elle n’ira pas se baigner dans cette eau qui approche de zéro degré. Il n’y a que les phoques, les lions de mer, les otaries et les ours blancs qui se jettent dans cette eau glacée.

La semaine passée nous avons organisé un grand rassemblement pour parler d’un problème qui nous inquiète beaucoup. Nous sommes hantés par le spectre du réchauffement du climat sur terre. Toutes les informations montrent que la température a augmenté ces dernières années. Quelques petits degrés de plus qui sont très dangereux pour nous. Sans le froid nous ne survivrons pas. La banquise a déjà beaucoup perdu en surface et le niveau de la mer est un peu plus haut. Si ça continue nous serons obligés de déménager notre petit village. Le Père-Noël parle déjà de reculer de plusieurs kilomètres sa maison et son grand magasin. Beaucoup s’inquiètent pour leur survie, les ours qui voient leur territoire devenir plus petit, les gens d’ici qui voient des espèces qui les nourrissaient devenir plus rares et qui sont obligés d’acheter des productions venues de loin. Les bonhommes de neige qui ont peur de fondre et de disparaître si le froid n’est plus suffisant. Tout ça c’est à cause de la production de carbone qui s’en va dans l’air et qui fait une couverture invisible. Il faut dire aux Chinois, aux Américains, aux Indiens et aux Canadiens de penser à nous et de ne plus polluer l’atmosphère. La vie de leurs enfants aussi est menacée. Les hommes ne sont pas raisonnables. Ils ne comprennent pas que nous vivons tous ensemble sur cette terre et qu’il faut respecter son équilibre naturel et partager ce qu’elle nous donne pour que nous soyons heureux. Quand ils polluent la terre, quand ils pêchent trop de poissons, quand ils coupent trop d’arbres, quand ils recouvrent de béton et de bitume trop de surfaces de terres, les hommes créent des catastrophes dont ils sont victimes où le seront bientôt. Il faut que nous les jeunes nous leur disions, c’est notre avenir qui en dépend.

Je sais que tu es impatiente de recevoir le cadeau que j’ai confié au Père-Noël. Il ne reste que quelques jours avant le 25 décembre ! Alors sois sage, ne fais pas de bêtises, écoute bien tes maîtres pour qu’ils ne bouchent pas la cheminée et ne ferment pas la porte à clefs. Le Père-Noël ne fait qu’une tournée par année ! J’espère que toi aussi tu m’écriras bientôt pour me donner de tes nouvelles. Je te souhaite des bonnes fêtes et une très bonne nouvelle année. Je t’embrasse affectueusement.

Le Bonhomme de Neige

JOHNNY ne chante plus !

C’était comme rituel, chaque soir il poussait la chanson et s’époumonait ardemment. Christian mon maître l’a surnommé Johnny. Un grillon qu’il décrit comme un vieux rocker plutôt usé par une vie pas très équilibrée faite d’excès en tabac et en alcool. Le grillon ne chante plus depuis une semaine. Les autres non plus qui comme unis dans le ton garnissaient l’espace de cricris intenses et incessants. Ces « Enfoirés » (c’est encore mon maître qui les a appelés ainsi) ont fini leur « tournée ». Quel concert quand Johnny, les Enfoirés, les grenouilles et les crapauds rivalisaient de leurs chants la nuit tombante et au-delà ! En première partie on avait droit aux trilles des merles, des pinsons, des mésanges et des petits bruants ainsi qu'au passage furtif des hérons blancs, des mouettes et des oies sauvages. Moi j’écoutais tout cela, blottie dans le fond d’un fauteuil sur la terrasse, les yeux fermés. Symphonie de Mai qui va se prolonger durant l’été avec ces artistes natures qui valent bien ceux qui font la variété sur les ondes radiophoniques et à la télévision.

Mais Johnny est trop vieux et fatigué pour chanter tout l’été. Il faudra certainement engager un remplaçant. Avis aux grillons : une nouvelle star est attendue pour enchanter nos soirées !

NOELLE la petite chatte

Noelle et le Petit Homme de neige

Hier matin je me suis éveillée dans un monde très différent de celui que j’avais coutume de voir. Á travers les vitres de la fenêtre j’ai découvert un paysage que je n’avais jamais vu sous un aspect si différent. Et pourtant je ne dormais plus, je ne rêvais plus, j’étais bien réveillée, lucide et mes yeux voyaient bien ce que je voyais. Tout était blanc comme recouvert d’un tapis épais aux formes enveloppantes et douces. Jamais je n’avais encore  vu une blancheur si rayonnante, si  apaisante.

Sans précipitation mais avec curiosité je suis sortie très doucement et j’ai pénétré dans ce paysage qu’une nuit avait suffi à changer en nouveau monde. Disparus les objets, les reliefs et les repères. Recouverts la terrasse, les fleurs, les arbres. Du blanc, que du blanc et quel blanc !

Après avoir humé la fraicheur de cette blancheur, j’ai osé m’avancer dans ce qui pour moi était un univers inconnu. Dés les premiers petits pas timides mes pattes se sont enfoncées, sans ressentir la moindre résistance, au fond du manteau blanc. Une voluptueuse impression de froideur enveloppante est montée en moi.

                                                                                                                                                                                          Doucement j'ai continué à avancer et je suis arrivée devant un inconnu qui m’a soudainement interpellée pour me dire :

 « Qui est tu ?, d’où viens tu ? ».

Je ne l’avais jamais vu cet intrus. Il était chez moi et me demandait ce que je faisais là.

 

« Mais je suis chez moi, même si ce n’est pas comme d’habitude, c’est chez moi. C’est toi qui dois m’expliquer ce que tu fais là ! »

« Je suis né tôt ce matin. Ta maitresse m’a mis au monde en rassemblant un beau paquet de neige tombée cette nuit et m’a posé là. C’est ainsi que nous naissons, de la main des gens, des enfants qui font de la neige ces petits hommes que vous appelez bonhommes de neige. Regarde moi bien, ma vie est courte et parfois même très courte ».

« Comme il fait froid. On a pas envie de rester comme toi immobile, on gèle »

« Moi j’aime le froid et je ne réclame rien d’autre. Je ne demande que ça, du froid, toujours du froid ».

« Moi je préfère la tiédeur du printemps ou de l’automne, même la chaleur de l’été me convient mieux. Vivre et aimer le froid comme toi ne me convient pas ».

« Mais tu ne comprends pas que pour moi, sans le froid il n’y a plus d’avenir. C’est le froid qui fait que je peux naitre, sans lui je n’existerais pas et sans lui je disparais, je fonds, je redeviens ce que j’étais, de l’eau ».

« Je comprends, tu es un enfant du froid né dans un pays où tu ne peux pas survivre longtemps. C’est triste. C’est très triste pour tous ceux qui comme toi naissent là où il n’y a pas d’espérance de vie heureuse et parfois pas d’espérance de survie tout simplement. Ici pour les chattes et les chats ce n’est pas toujours facile mais on a un climat qui nous convient, et souvent la chance d’être adoptés et de vivre avec des maîtres qui nous nourrissent, nous cajolent, et même qui nous gâtent. Ce que tu me dis me rend triste. Il y a peut-être une solution pour te sauver. Je vais y réfléchir. La météo a annoncé que le froid va se maintenir encore une semaine au moins. Tiens bon. ».

De retour à la maison Noëlle s’est réfugiée dans le creux de son fauteuil préféré et s’est plongée dans un demi-sommeil, concentrée sur le problème qu’elle voulait résoudre.  Mais sa concentration fut si forte qu’elle finit par s’endormir. Ce n’est que deux heures plus tard qu’elle se réveilla  soudainement, en tendant ses deux pattes avant en l’air comme pour dire « Hourrah ! ».

Dans son profond sommeil un beau rêve est venu éclairer Noëlle et lui dire comment elle pourrait sauver le petit homme de neige. Alors, elle est allée voir ses maîtres Marie-Claude et Christian pour leur expliquer la situation et pour demander qu’ils l’aident.

Pour sauver le petit bonhomme de neige il n’y avait qu’une solution : le transporter dans un pays très froid où la neige ne fond jamais. La région la plus proche, la mieux adaptée est le grand Nord. Avec ses maîtres, Noëlle regarda une carte du monde et après longues réflexions choisit l’extrême nord de la Finlande, la Laponie, le pays où vivent les ours blancs, les rennes, les pingouins, les esquimaux et le père-Noel. C’est sûr que là-bas il sera bien entouré et qu’il sera heureux. Près du Père-Noel, il ne pouvait pas trouver mieux !

Ce ne fut pas facile mais avec beaucoup d’efforts tout fut fait dans les meilleures conditions. Le bonhomme de neige fut déposé dans une belle caisse bien isolée sur laquelle on avait mis une étiquette « Attention fragile, transporter debout ». Cette caisse fut chargée dans un camion frigorifique qui emmenait des poulets de Touraine congelés en Finlande à Helsinki. Grande surprise le Père Noel qui avait été informé est venu  avec son traineau tiré par ses gentils rennes et a pris en charge le petit homme de neige pour le transporter chez lui,  là-bas au Pôle Nord.  

Voilà comment un petit homme de neige né en France, à Tours après une nuit froide d’hiver au début du mois de janvier , a eu la chance de rencontrer une petite chatte nommée Noëlle qui lui a permis de partir dans un  pays où il vivra heureux pour l’éternité.

Noëlle se présente

Je suis une petite  chatte  née sur l'île  d'Oléron  dans un village résidentiel  de mobile-homes. Après avoir été sevrée ma mère m'a abandonnée et j'ai vécu seule. La vie était dure avec le froid de l'hiver qui s'installait et le manque de nourriture. Le matin du 24 décembre j'ai vu arriver des gens qui se sont installés dans leur petite maison. Je suis allée les voir, je suis entrée chez eux et je me suis posée sur le canapé du salon. J'ai eu droit à de bonnes caresses et à une bonne pâtée. J'ai compris que mes hôtes aimaient les animaux, surtout les chats. Ils avait perdu Cachou en avril, un beau chat noir, croisement de Siamois et d'Angora qui avait seize ans. Je suis restée sur le canapé et j'ai fait un bon somme. J'étais chez Marie-Claude et Christian. En début d'après-midi ils ont décidé d'aller se promener sur la plage et m'ont demandé de sortir jusqu'à leur retour. Je me suis cachée sous le mobil-home et lorsqu'ils sont revenus je suis sortie et je les ai rejoins pour entrer chez eux. Devant la situation Marie-Claude et Christian ont décidé de m'adopter. J'étais très heureuse d'avoir trouvé de bons maîtres. Il fut décidé que je m'appellerai Noëlle.

Depuis ce jour je vis heureuse Je m'intéresse à tout. J'ai décidé de raconter régulièrement ce que je vois, ce que je ressens et ce que je pense dans ce blog. Des commentaires sur l'actualité,  des indiscrétions et des appréciations sur la vie vues par la petite chatte espiègle et joueuse que je suis. J'espère que vous serez de fidèles lecteurs et que vous ferez de nombreux et bons commentaires.

Noëlle la petite chatte  (clickez sur ma photo pour l'agrandir)