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Sa famille paternelle était originaire d'un village de la Vienne, près de La Chapelle-Viviers (entre Chauvigny et Montmorillon). Son père avait choisi d'aller vivre à Paris où il espérait une existence prospère, ou tout au moins meilleure. Certainement avait il réussi puisqu'il tint un commerce de négoce en vins, proche de la rue de la Convention, dans le 15ème arrondissement. Sa fille Annette, née en 1901, était attirée par la musique et les "musiciens des rues" de l'époque. Encouragée par ses parents, elle fit d'abord des études sérieuses (comptabilité, droit, anglais) qui la conduirent à des postes de direction à la Lloyd's Bank et chez Pathé cinéma. Parallèlement elle suivit des cours de théâtre, et joua en 1924 au théâtre des Champs-Elysées.
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Mais c'est surtout le chant qu'elle étudia. Conseillée par sa belle-sœur, la grande cantatrice Alice Raveau, de douze ans son ainée, elle chanta Werther et Carmen à l'Opéra Comique, et présenta des récitals, en mars et avril 1932, aux Concerts Touche, salle Debussy (8 rue Daru), dont la revue La Semaine à Paris rend ainsi compte:
"Sa voix est d'un beau timbre très pur, assez chaud. Dans la douleur, cela prend une sorte de velouté très séduisant" (17.03.1932). et "Annette Lajon très simple, en longue robe noire, pas de bijoux. Un visage pathétique et des mains expressives... Elle sait mener le jeu subtil des nuances" (18.04.1932).
Lors d'une représentation à la Salle Pleyel, sa voix séduit un certain Reynaldo Hahn, futur directeur de l’Opéra de Paris, qui lui conseille d'entamer une carrière de chanteuse populaire plus lucrative. D'autant plus que son mari, Maurice Raveau, revenu gazé de la guerre des Dardanelles, doit subir des traitements onéreux.
Pour éviter toute confusion avec sa belle-soeur, déjà célébre internationalement, Annette RAVEAU prit pour nom d'artiste son nom de jeune fille Annette LAJON.
C’est dans le sud de la France qu’elle fit ses débuts, à Toulouse semble t’il, et qu’elle se fit connaître avant de revenir à Paris. Sa carrière au music-hall ne démarre que le 5.01.1934 aux Folies-Wagram, au lendemain de l'enregistrement de son premier disque Columbia. Dans le quotidien Le Temps du 2.01.1934, le critique Guy Laborde la dépeint ainsi: "La chanteuse qui charme... silhouette élégante et haute, longue robe d'un vert atténué, visage qui est une tache laite limitée par le cercle d'or des cheveux... tête levée, mains unies...". Elle passera pendant six mois au cabaret Schéhérazade (3 rue le Liège), tout en étant à l'affiche de l'Européen et de Bobino. Le 17.12.1935 a lieu l'enregistrement de 'L'Etranger" que lui a composé Marguerite Monod . |
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Peu de temps après, la môme Piaf, assista à une répétition d’Annette Lajon, et enthousiamée par cette chanson, la copia clandestinement et la répéta pour l’interpréter, sans droits acquis, le soir même au Gerny's, le cabaret de Louis Leplée. La version enregistrée d'Annette Lajon, chez Pathé Marconi, fut un grand succès distingué par le grand prix de la chanson française (Prix Candide, devenu prix Charles Cros). Cette chanson fut l'objet d'un litige entre Annette Lajon et la môme Piaf qui rencontra ainsi Marguerite Monod. C'est le début de la grande histoire du succès de celle qui s’appellera désormais Edith Piaf.
(Source SACEM: C'est en 1936 que Marguerite Monod obtiendra son premier succès, "L'étranger", interprété par Annette Lajon, sur un texte de Robert Malleron, qui fut rand Prix du Disque. Une chanson que, pour la petite histoire, Piaf subtilisera littéralement à sa concurrente, la mémorisant en catimini pendant une répétition pour la créer le soir même au Gerny's et coiffer Annette Lajon au poteau: on ne badine pas avec le répertoire à l'époque! Mais par delà ce titre ("J'ai rêvé de l'étranger / Et le cœur tout dérangé / Par les cigarettes / Par l'alcool et le cafard / Son souvenir chaque soir / M'a tourné la tête..."), c'est surtout avec un univers musical, et pour un compositeur qu' Edith vient d'avoir le coup de foudre, et elle ne va pas tarder à trouver les mots qui lui correspondent).
Dans Radio-Magazine du 14.03.1937 René Bizet écrivit: "Le talent de Mlle Annette Lajon est le plus aimable qui soit. Les chanteuses qui joignent à une voix agréable et timbrée -j'insiste sur cet adjectif- une diction claire, si agréablement mariée à une voix qui pourrait être encore plus charmante sont rares..."
Jusqu'à la seconde guerre mondiale, la carrière d'Annette Lajon se partage entre le disque et le music-hall. On l'applaudit au Paramount à partir du 26.11.1938, à l'entr'acte du film "La belle étoile", en mars 1939 au Casino Montparnasse, et à Noel de la même année à l'A.B.C. En 1939, la nuit tomba sur notre pays qui entra dans la guerre. Annette Lajon continua sa carrière lui donnant des accents fortement chargés de tristesse et de compassion pour ceux qui étaient au combat. Elle se présente sur la ligne Maginot avec Maurice Chevalier pour apporter un peu de chaleur et de distraction aux « petits gars, les petits kakis ». Durant les premières années de guerre, elle se produit à la radio.
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En 1943, le compositeur Charles Borel-Clerc reçut les paroles d'une chanson écrites par Maurice Dréjac. Très séduit par ces paroles, il travaille trois mois durant et écrit la musique. C'est à Annette LAJON qu'il propose la création de cette chanson. Annette la refuse lui disant " Comment voulez-vous qu'avec une robe blanche du soir, j'annonce "le Petit vin blanc?". Voilà comment Annette LAJON est passé à coté d'une chanson qui allait devenir un énorme succès, qui a traversé le temps et que chantent encore les fêtards autour d'une table. C'est Lina Margy, une chanteuse alors inconnue, qui accepta de chanter la chanson qui fit d'elle une célébrité. Charles Borel-Clerc ose préciser que Lina Margy ne lui en exprima aucune reconnaissance. Annette LAJON n'avait pas ce style populaire, un peu fêtard, et n'avait pas voulu interpréter cette chanson qui méritait une touche légèrement "canaille". L' Interview le petit vin blanc (cet entretien malheureusement n'est plus en ligne)
Cette chanson reste la plus populaire du répertoire de son auteur, de son compositeur et de son interprète avec une étrange invitation à la fête à une époque sombre de l’histoire. Bien des années plus tard, à la Fête de l'Humanité dont il était un habitué, Jean Dréjac expliquera que la chanson traduisait « la gaieté » de la Libération. Ensuite, elle a été transmise par les fêtes familiales et beaucoup de jeunes la chantent encore aujourd’hui. Ah ! Le petit vin blanc, dans son texte, fait référence à la ville de Nogent-sur-Marne qui, d’ailleurs, s’autoproclame depuis longtemps « la ville du petit vin blanc ».(Wikipédia)
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En Juin 1944 Annette LAJON disparut de la scène et des radios. Cette absence fut une énigme que beaucoup interprétèrent mal. Elle avait rejoint le maquis et la résistance dans la Vienne, près de La Chapelle-Viviers, creuset familial de ses ancêtres. Certains ont écrit qu'elle intégra le groupe du Colonel Petit, actif dans la zone Chauvigny-Montmorillon. De source plus sure je sais qu'elle avait participé aux actions du maquis Crespin dans la même zone géographique pour opérer comme agent de liaison et de renseignements en Juin-Juillet 1944.
En intégrant le groupe de combattants Annette LAJON délaissa sa carrière d'artiste en vogue pour servir sa patrie et la libérer de l'occupant nazi. Robert Artaud, alias lieutenant-Colonel Amilcar, dans une lettre adressée en 1945 à un ami ancien résistant de son groupement, Robert Laganne, alias Capitaine Robert, met l'accent sur le rôle important d'Annette LAJON et de son dévouement après guerre pour organiser des galas de solidarité en faveur des résistants blessés et des familles des morts aux combats. Il met en évidence un très important gala organisé à l'Opéra Garnier en présence du Général De Gaulle et de nombreuses tournées de bienfaisance.
La paix revenue Annette LAJON fut injustement victime du Comité d'Epuration qui lui infligea une interdiction d'exercer ses activités d'artiste populaire durant une année pour semble-t-il avoir chanté sur Radio Paris. Cette sanction de la commission d'épuration du 31 juillet 1945 semble aussi avoir fait suite à des accusations infondées qui prétendaient qu'à la fin de la guerre elle s'était enfuie en Allemagne, à Sigmaringen, en compagnie du collaborationniste notoire, dirigeant des services de propagande de Pétain, Jean Luchaire. Au contraire, elle s'était bien engagée dans la résistance. le courrier de Robert Artaud en fait foi et nous disposons d'un remarquable témoignage d'un combattant, Raymond Ditchen, qui est le sujet d'un livre de Christian Richard, historien, grand spécialiste de la résistance dans la Vienne.
http://www.gesteditions.com/recits/temoignages/1939-1944-raymond-ditchen-malgre-nous-evade-maquisard
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Dès le 27.01.46 Annette LAJON était en couverture de la Semaine Radiophonique et Germaine Ramos écrit: "Elle nous revient après avoir subi des épreuves aussi cruelles qu'injustes...". On la vit en concert à Châtellerault dans la Vienne, près de ses lieux d'engagement avec le maquis. Ce détail prouverait que la sanction d'une année sans activité aurait été revue, et qu'elle aurait été innocentée des accusations portées sur elle puisque six mois seulement venaient de s'écouler.
Sa carrière prit alors une demi teinte. Son absence obligée des scènes et des radios après la Libération, fut très dommageable à sa notoriété. Quelques radios, quelques concerts, Annette LAJON ne réapparut vraiment qu’en 1955, au programme du mythique music hall « Concert Pacra », accompagnée au piano par Marguerite Monod. Vingt années étaient passées depuis le premier succés "l'Etranger", vingt années de collaboration fidèle entre la chanteuse et la compositrice.
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Mon grand oncle, qui habitait et travaillait dans le onzième arrondissement de Paris, se rendit à ce spectacle de sa cousine au "Concert Pacra", avec l’envie de nouer des liens familiaux naturels qu’ils n’avaient jamais connus. Annette Lajon, entourée de son monde d’artistes, n’avait pas pu répondre à l'attente de mon grand-oncle qui constata que sa cousine vivait dans un milieu, dans un monde, très différent du sien.
Rien n'a changé aujourd'hui, les artistes vivent toujours différemment du reste de la société, avec leurs extravagances, leur mégalomanie, leurs inquiétudes. Tous amis lorsqu'ils sont ensemble, mais souvent jaloux, rivaux dès qu'ils sont confrontés à leur solitude, à leurs doutes. Annette LAJON n'échappait certainement pas à ces travers, à ces faiblesses.
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Les évolutions techniques et artistiques dans le métier, les générations plus jeunes, et les vedettes montantes de l’époque comme Jacqueline François, Mathé Altéry, Annie Cordy, Line Renaud, avec la prédominance du succès d’Edith Piaf, mirent en réserve bien des artistes d’avant guerre. Annette Lajon arrêta sa carrière d'artiste en 1961 pour se lancer dans les affaires, une agence immobilière franco-espagnole, et l'import-export semble t'il?
Je suis arrivé à Paris en 1962. J’avais toujours été très intéressé par la chanson française, mais les années 60 furent une révolution pour celle-ci avec l’arrivée d’une vague artistique nouvelle, jeune, qui balaya rudement les « anciens ». La discographie des artistes d’avant 1960 ne fut plus rééditée, les vieux music-halls fermèrent et les radios ne les diffusèrent plus. La chanson à Paris s’exprimait désormais à Bobino pour les chanteurs à texte (Ferré, Brassens, Ferrat ..), à l’Olympia pour ceux qui remplissaient une salle de 1200 spectateurs (Bécaud, Aznavour, .. et la vague « Yé-Yé » rejointe, puis dépassée, par la chanson, la musique anglo-saxonne). A partir de 1981, j’ai été associé à la création d’un Café-concert (Les Trottoirs de Buenos-Aires) et j’ai exercé des activités bénévoles dans les milieux de la chanson et du spectacle. Annette Lajon restait pour moi une énigme dont je connaissais trop peu. Je n’avais jamais entendu sa voix.
J'ai commencé une recherche d'informations sur sa vie, et j'ai essayé de retrouver ses enregistrements chez les collectionneurs, chez les bouquinistes des quais de la Seine, aux Puces ... Il fallut un hasard incroyable pour qu’un dimanche de 1983, en balade sur les Champs-Elysées, je sois entré chez Lido-Musique pour fouiller les rayons des rééditions de la chanson française, et que je tombe sur une pochette de 33 tours que je saisis et que je tirai vers moi. Je lus un grand A, suivi d’un grand N, puis d’un deuxième N, ... et à la fin de ma prise en main, je vis avec surprise et émotion le nom d'ANNETTE LAJON. C’était une réédition toute chaude de 14 chansons. Au verso de la pochette, il y avait un texte élogieux de Roland Forez. Ma première écoute fut la découverte de cette voix séduisante, mais également la confirmation d’une artiste très sensible et raffinée. Rien de théâtral et de trop mélodramatique dans l’expression comme on le ressent avec Damia, mais beaucoup de retenue, tout dans la justesse et la sobriété. J’aurais aimé en savoir plus sur Annette Lajon qui était alors âgée de 82 ans. J’ai fait des recherches, je ne savais pas si elle était encore vivante. Pas d’Annette Lajon sur l’annuaire téléphonique parisien.
En 1984, je parvins à joindre Roland Forez par téléphone et je lui fis part de mon souhait de rencontrer Annette Lajon. « Hélas me répondit-il, c’est trop tard, elle est décédée le mois passé ». Il me dit la grande estime et l’amitié qu’il éprouvait pour Annette Lajon. Elle avait vécu avenue de Versailles, à Paris dans le 16ème arrondissement, j'habitais le 15ème! Je ne l’ai donc jamais connue, et les années qui suivirent ne firent qu’estomper toujours plus l’empreinte de sa carrière artistique. Jusqu’au jour où la mode des sonneries téléphoniques s’est attaquée à des chansons anciennes, et a réveillé certaines de ma cousine comme « chanson gitane », et jusqu'à tout récemment avec la mise en ligne des chansons d’Annette Lajon sur internet via des sites musicaux très spécialisés. Voilà comment avec un click sur les liens suivants vous pourrez découvrir Annette LAJON et ses chansons :
Sur ces sites il suffit d'entrer ANNETTE LAJON dans la zone recherche pour accéder à ses titres. (Il est généralement nécessaire de s'inscrire sur ces site pour les consulter)
http://www.musicme.com/
http://www.deezer.com/fr/
https://www.musicme.com/J%27Ai-Perdu-d%27Avance-(1940)-t401695.html
https://www.musicme.com/#/Annette-Lajon/titres/On-S%27aimera-Quelques-Jours-t364564.html
L’écoute doit situer l’époque des enregistrements. Certes le chant et la musique ont aujourd’hui un caractère qui semble vieillot ! C’était le style de chant de l'époque, de la chanson qualifiée de réaliste. Il s’agissait d’une manière de chanter qui datait de la première moitié du siècle. L'accent parisien d'Annette LAJON "pointu" est très remarquable. Les enregistrements étaient gravés sur des disques de cire qui tournaient à 78 tours/minute. Le disque plat ne date que de 1887 ! Il faut attendre 1947 pour que soit inventé le microsillon qui permettait une reproduction plus fidèle et une forte atténuation du bruit de fond. Le long play 33 tours permit aussi d'enregistrer une gamme de fréquences plus étendue et de mieux restituer la musique et la voix. La particularité d'Annette LAJON est, dès ses premiers enregistrements, de se situer dans un style très personnel, et nouveau, qui est intermédiaire entre celui d'avant-guerre et celui d'après-guerre. En cela elle fut novatrice. Elle dépoussiérait la chanson populaire de son expression passée, souvent faite d'excès pour accentuer les effets mélodramatiques recherchés avec exagération. On remarque vite les qualités vocales très subtiles, l'étendue remarquable et facile de son registre, et la couleur chaude et profonde de la voix d'Annette LAJON . On devine un don naturel, une voix exceptionnelle qu'elle avait bien travaillée, grâce à l'enseignement de qualité que lui fit Alice RAVEAU, mais qui avait certainement naturellement déjà toutes les qualités d'une chanteuse d'exception.
La présence d'Annette LAJON est signalée à Menton durant l'été 1961; elle séjournait à l'hôtel Méditerranée. C'est là qu'un jeune homme, Jean-Marc Brige, chantait tous les soirs. Elle fut séduite par sa voix, lui proposa, et lui obtint, un rendez-vous chez Vogue à Paris. En décembre 1961, avec sa mère, Jean-Marc Brige se rendit à ce rendez-vous. La pluie était très forte, en route ils se réfugièrent sous l' auvent du 42 rue du Paradis. C'était le siège des disques Odéon. Il entra et demanda une audition. Il fut engagé sur le champ. Pierre Hiégel lui fit signer un contrat de deux ans. C'est ainsi que commença la carrière de Billy Bridge, qu'on surnomma le prince du Madison! |
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Hommage de Roland FOREZ qui figure sur le disque de 14 chansons PATHE MARCONI EMI Réédition de 1982.
Une longue silhouette drapée d’une robe « BLEU FRANCE », un fin visage auréolé de boucles dorées, c’était vous… Annette LAJON… entre 1936 et 1944… que votre public retrouve aujourd’hui… grâce à la magie du microsillon… Ce public a quelques années de plus .. mais il retrouve sa jeunesse avec vos refrains légers… ces chansons si simples et si faciles à retenir et que l’on va fredonner encore longtemps. « on s’aimerai quelques jours »…« sur la route qui va… »« j’ai perdu d’avance »…
Paroles et musiques si simples qu’on a l’impression de les avoir toujours connues…
Après que les projecteurs de l’ALHAMBRA se fussent éteints en 1944… vous avez disparu. La Résistance vous avait accaparé, dans le maquis de la Vienne, avec Robert Artaud , alias Lieutenant-Colonel Amilcar… Ce public qui vous aimait ne le savait pas… et vous avez abandonné une carrière qui avait commencé dans la gloire avec « l’ETRANGER », grand prix du disque CANDIDE en 1936, plébiscité par les plus grandes personnalités de l’époque dont Colette, MAURICE YVAIN, GUSTAVE CHARPENTIER, EMILE WUILLERMOZ.
Et pourtant rien ne vous destinait à devenir vedette de la chanson populaire… à l’ABC… à l’ETOILE… à BOBINO, L’EUROPEEN… et L’ALHAMBRA, L’OPERA COMIQUE vous attirait et vous avez chanté ‘Charlotte » de Werther… et CARMEN…
Mais avant 1936… vous avez rencontré un jour REYNALDO HAHN qui était amoureux de votre voix et vous a dit : « ANNETTE, chante pour un public qui aime la chanson… chante ces ritournelles qui font vibrer les cœurs… ces chansons simples qu’aimait PAUL VALERY… et où chacun retrouve ses états d’âmes… ses solitudes… ses amours…
Et vous l’avez compris… et vous avez apporté à ce public qui va vous retrouver… toute la tendresse de voix en MEZZO LEGER, et votre cœur.
… la chanson n’a pas d’âge… vous non plus… Vous entrez en scène… Les projecteurs s’allument…
Voici « ANNETTE LAJON ».
(Roland Forez, Septembre 1982)
Voir la suite: Documents inédits, lien suivant:
https://christianlajon.ublog.com/weblog_de_christian_lajon/2024/03/annette-lajon-documents-in%C3%A9dits.htm
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