Weblog de Christian LAJON

EKATERINBOURG

C’est là, dans cette ville de Russie, dans la région de l’Oural, à 1800 km à l’est de Moscou, que se déroule le final de l’Euroligue de basket féminin.

Ekaterinbourg c’est pour moi un lieu qui tient une importance à la fois grande et dramatique  dans ma connaissance de l’histoire de la Russie. C’est la ville de l’effroyable assassinat, le 17 juillet 1918, du  Tsar Nicolas II, de la Tsarine Alexandra Feodorovna, de leurs filles Olga, Tatiana, Maria, Anastasia,  et de leur fils Alexei, par des révolutionnaires sanguinaires. Cet assassinat fut à l’image et à la mesure des 70 années qui suivirent et qui virent la Russie sombrer sous la dictature installée par les Bolchéviques. Un communisme imposé au peuple russe, et à tous les pays environnants jusqu’à la partie Est de l’Allemagne tombée sous la botte de Staline après les accords de Yalta.

Mes idées sociales-libérales, ma foi Radicale-Républicaine, n’ont aucune sympathie envers les régimes monarchistes, autocrates, qui se sont succédés tout au long de l’histoire. Certains subsistent aujourd’hui dans des pays évolués, avec des régimes politiques parlementaires (Belgique, Pays-Bas, Angleterre, Espagne, Suède, Norvège …). Mais de là a reconnaître une légitimité aux pouvoirs communistes qui ont renversés des dynasties en installant des régimes plus cruels, des dictatures, il n’est pas question. Je vais jusqu’à penser que les régimes monarchistes déchus, écrasés, par la révolution bolchevique, auraient évolués dans le même sens que ceux qui perdurent aujourd’hui. Les souverains de nos jours n’ont plus de pouvoir, ils ne sont que représentatifs de leur pays, les gouvernements sont élus démocratiquement. L’Angleterre, la Suède, sont des monarchies parlementaires, des pays de liberté. La Chine, le Vietnam, la Corée du Nord ou Cuba sont des dictatures, les peuples sont soumis.

La Russie en 1905 avait avancé vers le parlementarisme avec une assemblée constitutionnelle, la Douma. Le Tsar Nicolas II, malgré les réticences de la Tsarine mal entourée, mal conseillée et craintive, avait fait cette concession à son peuple. Sans la prise du pouvoir par les bolcheviques, le régime parlementaire aurait évolué comme dans les autres pays où la monarchie existait. Une République aurait pu voir le jour sans affrontements. Lénine, Trotski, Zinoviev et leurs amis ont écrasés le régime parlementaire qui était en place et installé 70 années de terreur et de malheur en commençant par éliminer la Douma.

Ekaterinbourg, dans la maison Ipatiev, le 17 octobre 1918, c’est à la fois une famille russe qui fut exécutée de façon ignoble, indigne, la famille du Tsar. C’est aussi l’espoir d’une évolution sans révolution, d’un développement des libertés par la réforme, et le bonheur d’un peuple qui fut assassiné.

NI BEAUF, NI BOBO ...

    Entre les discussions de bistrot et celles des cocktails et des salons chiques les expressions n’ont comme essentielles différences que la forme, le style. En ce qui concerne le fond elles se retrouvent globalement. Notre société est dominée par ces idées, ces attitudes, ces comportements et ce qu’ils impliquent : ignorances, légèretés, dérisions, préciosités …  Le monde, la vie vus par les accros du snack ou par les porteurs de marques genre lunettes Ray-Ban se rejoignent. Si les uns manquent de connaissances et d’éducation et vivent un quotidien souvent triste et pénible, les autres montrent une culture abstraite et distante des réalités d’une société cruelle, injuste dont ils sont souvent profiteurs.     

    Les Beaufs ne sont pas des philosophes bien qu’ils expriment crûment des idées profondes perdues dans un océan de contradictions et de vulgarités. Les Bobos non plus, ils esquivent les réalités et pavanent les leurs dans un luxe petit tout autant, sinon plus, fade et dérisoire.

Gauche Moderne et Entreprises

Charges des entreprises et répartition de leur produit : L'approche de la gauche moderne

On ne peut tout à la fois s'alarmer des risques de délocalisations et s'insurger contre l'abaissement des charges sociales qui pénalisent la compétitivité des entreprises françaises.

Une politique cohérente de progrès social fondée sur la croissance économique repose nécessairement sur une modération des charges des entreprises, qui doivent être évidemment distinguées de leurs patrons ou actionnaires. La croissance et l'emploi résulteront de l'essor d'entreprises plus performantes, dont les profits doivent être plus équitablement répartis entre tous leurs acteurs.

Extravagance des salaires de certains dirigeants, stock options abusifs, culture aveugle de la seule augmentation des dividendes, doivent céder la place à un partage juste et rationnel des revenus de l'entreprise, permettant le relèvement régulier des salaires de l'entreprise profitable. La réforme fiscale, fondée sur la réhabilitation de la progressivité dans la taxation des revenus et de la fortune privés, doit ensuite assurer, avec une meilleure justice, les moyens du financement de la protection sociale.

Une gauche encore archaïque cède trop aisément au réflexe de la condamnation de tout « cadeau » qui serait fait aux entreprises, là où il est impératif de soutenir leur activité. La revendication légitime d'un relèvement du pouvoir d'achat des salariés sera plus pertinente si elle trouve l'appui de résultats d'entreprises améliorés par l'allègement des charges autres que salariales liées à l'emploi. La critique de la politique conduite par l'actuelle majorité sera plus décisive si elle en vise le travers essentiel, qui tient à l'injustice présidant à la distribution des fruits de l'oeuvre commune.

L'entrée de la gauche française dans la modernité passe par une complète acceptation d'une économie fondée sur l'entreprise, préalable indispensable à une politique sociale qui doit reposer sur une juste répartition des produits économiques, non sur des entraves mises à leur réalisation.

Contribution de la Fédération des Radicaux de Gauche des Landes